Développement durable
Le Groupe d’Étude des Marchés « Développement Durable, Environnement » a publié un guide pour inciter les acheteurs publics à utiliser le bois comme matériau de construction dans leurs marchés.
Le Groupe d’Étude des Marchés (GEM) « Développement Durable, Environnement » cherche à inciter les acheteurs publics à utiliser davantage le bois comme matériau de construction dans les marchés publics de travaux par la publication d’un guide intitulé «GUIDE DE L’ACHAT PUBLIC ECO-RESPONSABLE. Le bois, matériau de construction ». Il s’agit d’un véritable mot d’ordre lancé aux acheteurs publics : ce document entre dans les détails pour nous vanter l’ensemble des avantages ce de matériau.
LE BOIS EST UN « FORMIDABLE » MATÉRIAU DE CONSTRUCTION
Le bois est d’abord un matériau renouvelable qui est disponible en grande quantité dans notre pays : la forêt recouvre 27% du territoire. Ce matériau pourrait être davantage exploité. Pour autant, il ne faut tout de même pas se mettre à consommer du bois de façon abusive : la gestion de nos forêts doit s’inscrire dans un cycle durable pour continuer à bénéficier de cette abondance. « Est considérée comme durable, la gestion des forêts effectuée d’une manière et à une intensité telles que sont maintenues la diversité biologique des forêts, leur productivité, leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire, actuellement, et pour le futur, leurs fonctions écologiques, économiques et sociales ». L’acheteur public, dans la même logique, doit donc chercher à vérifier l’origine des produits qui seront utilisés pour son marché, en particulier s’ils proviennent de l’étranger. En effet, pour ce qui est des essences rares, les zones de productions sont loin d’être strictement contrôlées et ne présentent donc que de faibles garanties en matière de gestion durable.
Ce type de gestion s’intègre parfaitement aux principes de développement durable. L’acheteur public, par ce biais, peut lutter contre le réchauffement climatique, tout en favorisant « le développement régional et la conservation du patrimoine économique et culturel ».
Le bois permet d’agir sur les gaz à effet de serre par le stockage de dioxyde de carbone. En effet, les forêts fonctionnent comme de « véritables pompes à dioxyde de carbone ». « La production de 1 m3 de bois par un arbre permet d’y stocker 1 tonne de CO2 ». Cependant, le vieillissement des arbres entraîne un ralentissement du phénomène et même une inversion lors de leur décomposition. Ainsi, une gestion active relance le processus d’absorption du dioxyde de carbone, mais élimine également une de ses sources directes d’émission.
De plus, la transformation du bois pour en faire un matériau de construction demande moins d’énergie que le béton ou l’acier et permet des constructions performantes. À cela, il faut ajouter que les déchets des chantiers, ainsi que ceux résultant de la démolition de bâtiment en bois peuvent être recyclés très facilement.
Quant à l’activité économique de la filière du bois, elle recouvre de nombreux métiers directs et indirects qui, d’après le guide, ne demandent qu’à se développer. Les emplois liés à l’exploitation des forêts sont par définition situés en zone rurale et une augmentation sensible de l’utilisation du bois dans la construction pourrait relancer certains bassins d’activités. Certaines économies locales retrouveraient ainsi un dynamisme économique. L’État et les principaux professionnels de se secteur ont signé un accord cadre intitulé : Bois-Construction-Environnement, en mars 2001, pour développer ce potentiel.
LE BOIS DANS LES MARCHÉS PUBLICS
L’acheteur public qui souhaite utiliser ce matériau doit l’intégrer dès la définition de son besoin. La conception du projet et la suite de la procédure seront différentes suivant la place qu’il désire donner au bois : soit en faire la structure de la construction, soit le « prendre en compte, à un titre ou à un autre, dans la conception du projet ».
Dans la première hypothèse, le programme du marché devra le mentionner, mais les cahiers des charges devront également établir les niveaux minimum de performances attendus par les constructions, ce qui pourra aussi constituer une partie des critères de sélection. Cependant, si l’acheteur a vraiment une idée précise de ce qu’il veut et notamment des essences à utiliser, il définira son besoin en ce sens par le biais des spécifications techniques.
De plus, il est conseillé au maître de l’ouvrage de « recourir à des compétences spécialisées lors de la définition des projets et des missions d’assistance à maîtrise d’ouvrage et de maîtrise d’œuvre ». Comme tout matériau, il a ses spécificités et il faut que les choix de conception et de réalisation soient cohérents dans l’ensemble du projet.
Lorsque l’acheteur public désire simplement que le bois soit pris en considération d’une façon ou d’une autre dans le projet, il pourra prévoir dans le dossier de consultation des entreprises des options ou permettre des variantes.
Pour continuer dans une logique de développement durable, les acheteurs publics peuvent fixer des exigences en matière de gestion durable des forêts dans les marchés de construction. Ils peuvent pour cela se référer à deux documents de base : la circulaire du Premier ministre du 5 avril 2005 portant sur les moyens à mettre en œuvre dans les marchés publics de bois et produits dérivés pour promouvoir la gestion durable des forêts. Ce texte précise que si l’état de l’offre le permet, les acheteurs publics doivent « s’assurer, lors du lancement de toute nouvelle procédure de passation de marchés […], que les bois utilisés pour l’exécution du marché proviennent de sources présentant des garanties d’exploitation et de transformation durables ». La circulaire précise que, pendant la procédure de passation d’un marché public, les acheteurs publics doivent demander des certificats aux soumissionnaires pour garantir l’origine des produits. Le titulaire devra également apporter « la preuve, sur demande expresse de l’administration, que les produits qu’il utilise répondent aux spécifications portant sur la gestion durable des forêts définies dans le cahier des charges ». Ils peuvent aussi se référer à la notice d’information sur les outils permettant de promouvoir la gestion durable des forêts dans les marchés publics de bois et produits dérivés.
DES RÉPONSES POUR LUTTER CONTRE LES PRÉJUGÉS
Il existe beaucoup de préjugés contre l’utilisation du bois dans les constructions que le guide tente d’écarter. Les procédés de transformation du bois ont fortement évolué, ce qui rend ce matériau fiable à tout point de vue. Ainsi, il constitue bien un matériau moderne et peut assurer la pérennité d’une construction : les nouveaux produits qui sont sur le marché sont issus de techniques à forte valeur ajoutée et peuvent donc être utilisés pour la réalisation de grandes structures. Comme tout matériau, ils ont leurs limites de charges et leurs propres contraintes, mais ils ne sont pas aussi fragiles que le pensent certains.
L’utilisation du bois n’entraîne pas d’augmentation du coût d’entretien des bâtiments ou risques particuliers en matière de traitement, il suffit que les « produits retenus » correspondent à la destination de l’ouvrage réalisé, à son rôle au sein de la structure. D’après le guide, les constructions en bois ne présentent pas davantage de risque particulier en termes d’incendie. Il n’en présente pas non plus du point de vue financier : son prix ne fluctue pas aussi rapidement que certains produits de construction comme l’acier qui est sensible au marché mondial. De plus, l’utilisation du bois « apporte de nombreux gains de temps, d’organisation des chantiers et des économies dans l’utilisation des ouvrages qui tendent à réduire le risque financier de son utilisation ».
Bien plus qu’un simple mode d’emploi, ce guide est vrai plaidoyer en faveur de l’utilisation du bois dans les marchés publics de travaux. Il s’inscrit dans la démarche haute qualité environnementale (HQE) qui a pour objectif : « l’amélioration de la QE des bâtiments neufs et existants des secteurs résidentiel et tertiaire », ainsi que « le management environnemental des opérations de construction ou d’adaptation des bâtiments ». Espérons que cela vous aura convaincu.